Femmes du 10ème : Apinaya Varatharajah, administratrice du Pari’s des Faubourgs

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Vingt femmes ont été choisies pour représenter les différentes facettes de notre arrondissement par le biais de leur engagement et de leurs actions au quotidien. Focus sur Apinaya Varatharajah, lycéenne et administratice de l’association Le Pari’s des Faubourgs.

Oui, je sais, Varatharajah, mon nom de famille, c’est un peu compliqué à épeler. Alors appelez-moi par mon prénom : Apinaya. Il signifie “déesse de l’art” en tamoul. C’est un devin qui a conseillé mes parents pour ce choix à ma naissance en tenant compte de mon thème astral. Il déterminera peut-être mon destin ! Avant de parler de destin, il s’agit de dire que j’ai 15 ans et demi et que je suis née à Paris. J’ai deux sœurs et suis “l’enfant du milieu”. Je fais un peu la navette entre tout le monde, est-ce pour cela que ma curiosité est à ce point développée ? Possible…

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En tout cas, je veux tout savoir : ce qui est en train de cuire dans les casseroles, comment fonctionne l’économie, pourquoi les gens ne s’entendent pas, comment s’organise l’association où je fais mes devoirs depuis sept ans. J’y ai même été élue comme administratrice, sur proposition du président qui voulait voir des jeunes y prendre la parole. Ça tombe bien, je suis vraiment bilingue. Ma langue maternelle ? Le tamoul. C’est la langue dans laquelle j’aime regarder des films, elle me berce, me fait rêver. Je la parle avec mes parents. Mais moins avec mes sœurs. Toutes les trois, nous avons été accompagnées par Le Pari’s des Faubourgs pour faire nos devoirs le soir. Et grâce à l’équipe, je suis bonne élève maintenant. Surtout, mes parents et moi nous sommes fait des amis, nous avons intégré une communauté. Bien sûr, nous y avons rencontré d’autres familles sri-lankaises comme la nôtre (nous sommes nombreux dans le quartier), mais aussi des gens de toutes les nationalités possibles, dont certains sont nos voisins.

femmes-du-10eme-arrondissement-paris-portraits-journal-village-saint-martinJ’adore mon quartier et celui de mon collège près de la place Franz Liszt, que je connais bien. Mais j’aime moins les garçons un peu racaille qui traînent et qui me font peur. À cause d’eux, j’ai parfois un peu peur dans la rue. Et mes parents ne me laissent ni sortir le soir, ni prendre le métro. Mais ça va changer. Ma grande sœur fait ce qu’elle veut. Elle vient d’avoir 19 ans.

Mon avenir ? Je ne sais pas encore. Mes parents me voient avocate. Je suis très bonne oratrice en tamoul (langue que j’apprends dans le quartier indien, au-dessus de la Gare du Nord, depuis que je suis petite). Mais, à l’intérieur de moi, je suis moins sûre de mes facilités en français. Tout le monde me dit que j’ai tort – et je finirai sûrement par le croire. D’ailleurs, je prends souvent la parole pendant les réunions du conseil d’administration du Pari’s des Faubourgs… Et on m’écoute ! J’aime la compagnie des adultes et je me sens bien avec tout le monde. Je suis Apinaya Varatharajah, lycéenne, et je souris tout le temps.

 

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