Mai, le mois de toutes les plantations

© Brice Postma Uzel

Avec l’arrivée (enfin !) des beaux jours, on se prend à rêver de verdure et de plantes à nos fenêtres. Parfois, et même souvent, les jardinières font grise mine après l’hiver : lavandes rabougries, géraniums abîmés par le gel, plantes mortes… Pourtant, le succès de belles jardinières durables et fleuries ne tient qu’au respect de quelques précautions.

Tout d’abord, ne choisissez que des plantes adaptées à l’orientation de votre fenêtre. Inutile de s’acharner à faire pousser de la lavande s’il n’y a pas de soleil (nord et est) ou des fougères si la fenêtre donne plein sud. Cela ne marchera pas. Le plus simple est de demander conseil à son point de vente et de faire quelques recherches sur le Net. Grosso modo, les plantes se répartissent en trois catégories : ombre, mi-ombre/mi-soleil et soleil. Mais le choix est immense, donc le plus simple est de fonctionner au coup de cœur : couleur des fleurs, forme des feuilles, qualité du feuillage (caduc ou persistant), fréquence d’arrosage… Important : les plantes sont vivaces (repartent chaque année) ou annuelles (ne durent qu’une saison). Pour des jardinières « durables », autant choisir des vivaces. Pour sortir des sentiers battus et arrêter de dormir dans le même lit, oubliez les dipladénias, faux géraniums et autres pétunias retombants. Allez voir du côté des sedums (plantes pour les nuls !) ou bien tentez les cosmos, bleuets, bidens, cléomes, sauges, diosma, lithodora, mina lobata, grands asters d’automne, scabieuses, astrances, nigelles de Damas… Du côté des aromatiques, on trouve des variétés originales de basilic : du pourpre, du grand vert pour le pesto, du thaï… Ne sortez pas votre basilic avant mai-juin (il ne supporte pas les nuits froides) et évitez aussi le plein soleil. Associez-le à d’autres herbes : aneth, ail des ours ou tulbaghia, coriandre vietnamienne, menthe poivrée, pérille.

Ensuite, il faut absolument utiliser un terreau adapté : généralement de la terre de bruyère pour les plantes d’ombre (dites « acidophiles », détestant le calcaire) comme les hortensias, fougères, heuchères, érables et camélias, et du terreau ou de la terre végétale pour les autres plantes. Ne surtout pas prendre de terreau premier prix, ce serait comme donner des croquettes périmées à son chat ! L’un des meilleurs sur le marché est le terreau de la marque Vépluche, garanti sans tourbe et enrichi en compost. On peut y adjoindre de la fibre de coco. Billes ou pas billes d’argile ? Pour une jardinière, c’est à mon avis inutile. Le volume de terre n’est déjà pas très important, autant ne pas le réduire par une couche de billes. Une fois la plantation faite, ne pas oublier de couvrir la terre par un paillage de copeaux de bois. Dans les jardinières existantes, amendez le terreau avec du compost ou du terreau neuf et de l’engrais organique.

Enfin, il vous reste à choisir le contenant. Pot ou jardinière ? Une jardinière n’accepte que des « petites » plantes ou fleurs, ne requérant pas trop de profondeur de terre. N’espérez pas y loger un olivier… Une jardinière en plastique recyclé de 50 cm avec support métal coûte une vingtaine d’euros et demande environ 10 litres de terreau. Il existe des modèles plus longs et volumineux, de 21 cm de haut, qui peuvent être suffisants pour des plants de tomates ou des petits arbustes. Quelques marques proposent des jardinières en métal, forcément plus esthétiques, forcément plus chères. C’est une fausse bonne idée. Le métal rouille au contact de la terre humide et il est un conducteur thermique : très froid l’hiver et très chaud l’été, tout ce que les plantes détestent.

Le dernier critère de réussite, c’est… l’eau. Merci du conseil, me direz-vous ? Il faut pourtant se préparer à devoir arroser, ce qui peut devenir une corvée si l’on a beaucoup de pots et jardinières. Mais ne pas le faire, c’est perdre irrémédiablement le travail et l’investissement réalisés. En été, il faut arroser TOUS les jours, en particulier en juillet et en août si la canicule est là. Oubliez les bouteilles renversées ! Votre jardinière en consommera une par jour. Renoncer aux vacances ? Non. Il faut simplement démarrer dès juin une vaste campagne de séduction auprès d’amis, de voisins malchanceux ou de cousins de province en recherche de logement qui voudront bien arroser à votre place. Bonne chance !

Auteur : Paul Koslow / Horticus, 22, rue Yves Toudic – Instagram : @horticusparis

 

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