Portrait : Dany Lartigue, le 10ème en peintures

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Chaque mois, la double page centrale du Journal du Village Saint-Martin est consacrée à un artiste qui, par son talent, rend hommage au 10ème arrondissement. La peinture ci-dessus, signée Dany Lartigue (1921-2017) et réalisée en 1967, fait partie d’une série d’aquarelles et de tableaux qui célèbrent la beauté d’un Paris éternel. Le Canal Saint-Martin fait partie de ses joyaux.

 

Dany Lartigue vivait à Saint-Tropez depuis la fin de la guerre. Il a fait partie d’un groupe d’artistes qui a été défendu par la galerie Maeght à la fin des années 1940, de nombreuses expositions lui ont été consacrées à Paris et à Saint-Tropez dans les années 1950 et 1960. Son autre passion était l’entomologie et il laisse un musée des papillons à Saint-Tropez. Il était le fils de l’immense photographe Jacques Henri Lartigue, et le père de Martin Lartigue, devenu peintre à son tour, qui s’était fait connaître comme le petit Gibus dans La Guerre des Boutons.

Dany disait : “Je suis né peintre, ou plutôt, je suis un peintre-né. Levé de bon matin, j’ai traversé la vie le pinceau à la main. Ma peinture est le reflet de cette vie qui m’est passée dessus comme un torrent. Elle est le miroir de mon âme et je n’ai jamais eu la prétention de transmettre un message.”

“Je n’ai pas d’opinion sur mon œuvre : elle existe et c’est tout.”

Martin Lartigue a exposé ses peintures à Paris et nous a parlé de son père : “Dany a eu une longue vie de peintre. Plusieurs vies de peintre. Il débutait la peinture quand il connut Bonnard et il fit les débuts de la galerie Maeght à Cannes. Dans les années 1960, la famille habitait au pied de la Butte Montmartre, et quand il ne faisait pas d’escapades dans le Midi, Dany trouvait ses motifs là où il pouvait. S’il n’avait pas de modèle ou qu’il ne peignait pas de nature morte dans un coin de l’habitation, il allait dans les rues. Il peignait la vie des marchés : rue Lepic, Belleville, Les Halles, la Contrescarpe.”

“Les canaux, comme Belleville, pouvaient avoir encore un “air de sauvage” dans la ville, en allant jusqu’à Aubervilliers. Dany avait une instinctive clarté : un arbre passait par sa main, se tordait et prenait vie, avec des sortes de lavis ou des pastels et cet arbre devenait un Dany. Ses peintures étaient toujours incroyablement composées et le tout tenait du geste et de l’équilibre de la lumière. Il arrivait très bien à introduire ses croquis dans le sujet qu’il choisissait ; sujets parfois très simples : un coin de rue avec un chat, une poubelle devenait jolie, un lointain qui se perd…” 

“C’est à cette époque qu’il a fait une série de lithographies imprimées chez Maeght rue Daguerre, Les Quartiers de Paris, de caractère gras et vif, très colorées et très représentatives d’un seul coup d’œil. Le pont du Canal Saint-Martin en faisait partie.” 

“Il disait que peindre sur le motif était la meilleure école, et tout en ayant toujours en tête ses grandes compositions d’atelier, il a gardé jusqu’à ce qu’il a pu ce coin d’oxygène.”

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Quand Martin Lartigue nous rend visite, c’est aussi pour honorer la mémoire de Savignac. Celui qui se fit connaître comme le petit Gibus de La Guerre des Boutons expose en permanence son travail de peintre à la galerie Frédéric Roulette. 

Exposition Martin Lartigue : “Bonjour Monsieur Martin…” ; œuvres choisies 1987 – 2017. Espace Châteauform’ Rio Monceau : 4 Place Rio de Janeiro, 75008 Paris. Dans le cadre de La Galerie Frédéric Roulette – Hors Les Murs, en partenariat avec le Cabinet Colisée Avocats.

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