Amateur ou amatrices de cabinets de curiosités, de magazines de décoration, d’intérieurs habités, vous devriez trouver votre bonheur cet été en visitant l’exposition de Bertille de Lestrade à la galerie Michel lagarde.
Comment avez vous démarré cette série de peintures et vous êtes fait connaître ?
J’ai toujours aimé créer mais je ne me consacrais jamais à une discipline en particulier, du coup je ne me sentais légitime dans aucune. Le moment où j’ai décoré ma propre maison pour la première fois a coïncidé avec la période où j’ai enfin osé montrer un peu ce que je faisais, notamment sur instagram où je voyais beaucoup d’intérieurs qui m’inspiraient, m’animaient tellement que j’ai ressenti l’urgence un peu inexplicable de me les approprier. J’ai commencé à reproduire ces photos sous forme de minuscules aquarelles, et puis j’ai découvert la gouache et j’en suis immédiatement tombée folle amoureuse. Quand le Covid est arrivé, les gens se sont mis à me commander des peintures de leur intérieur, de la maison de leur enfance, d’endroits qui comptaient pour eux ou leurs proches. Je crois que c’était une période très spéciale où la notion de « chez-soi » avait une place importante, ce travail est donc tombé à pic !
Quelles sont vos sources d’inspiration ?
Je suis très casanière, éternelle nostalgique et chineuse quasi professionnelle : tout ça explique mon amour fou des intérieurs pour les histoires qu’ils racontent, la poésie dont ils sont empreints, ce mélange particulier de banal et d’intimité que je trouve émouvant et rassurant. C’est ça qui m’inspire. Les intérieurs que je préfère et que j’aime peindre en général regorgent de bibelots, d’art et de bouquins, et tout n’est pas bien rangé ! Les dénicher sur internet, dans des magazines ou en personne est devenu une seconde nature.
Cette série constitue une petite partie de votre travail, comment résumeriez vous votre parcours et vos aspirations/ projets pour les mois/ années à venir ? -Quelle serait le type de commande idéale qu’on pourrait vous souhaiter ?
Réaliser que rien ne m’obligeait à choisir une discipline et à m’y tenir a été incroyablement libérateur, et très productif, finalement, parce que je ne m’ennuie jamais ! La variété est devenue un besoin et un véritable moteur. Ces dernières années j’ai exploré beaucoup de choses, je travaille un peu par cycle et beaucoup de choses restent ou reviennent: les pastels à l’huile, le plâtre, le textile… la gouache évidemment, et cette série qui ne s’arrête pas depuis cinq ans, qui est un peu comme une ancre, qui me rassure parce que j’ai appris toute seule et fabriqué mon petit procédé dans ma cuisine (où je peins toujours d’ailleurs!) donc je sais ce que je fais et il y a quelque chose de très réconfortant là dedans. Mais même dans cette série je suis prête à sortir de ma zone de confort, sortir littéralement de l’intérieur pour peindre plus d’extérieurs, ou qu’on me commande des choses un peu différentes. J’adorerais collaborer avec une marque de matériel artistique ou un grand magazine de déco, que mon travail trouve de nouveaux supports.
Propos recueillis par Michel Lagarde